D’un MUSULMAN à une MUSULMANE au sujet de l’ESCLAVAGE ...

Lettre ouverte à Camélia Jordana, par Hamdane Ammar Chère Camélia Jordana, C’est avec un peu d’audace que je vous écris cette lettre ouverte que vous ne lirez peut-être pas, car vous êtes une chanteuse reconnue mondialement et une comédienne confirmée que les réalisateurs de cinéma se disputent.

Origines

Quant à moi, je suis un berbère ignoré par l’histoire que mes ancêtres ont subie, d’innombrables colonisations, à commencer par les Phéniciens, les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Arabes, les Espagnols, les Ottomans et les Français. J’espère que vous êtes comme moi convaincue que vous avez des ancêtres berbères. Je n’en doute pas un instant et j’en déduis que vous avez une origine amazigh. Savez-vous que Sainte Monique était une amazigh et qu’elle a enfanté le grand Saint Augustin, un des grands docteurs de l’Église de Rome ? Donc, quelque part, vous avez hérité un peu d’elle. Il y a chez vous une petite survivance du christianisme qu’elle portait au plus profond de son âme. N’est-ce pas ? Mais peut-être suis-je en train de fabuler et d’inventer des histoires à dormir debout ? Qui sait ? Vous avez sûrement entendu parler de la Kahina, cette grande reine berbère. Sachez que la grande Dihya était de confession juive et s’était opposée avec acharnement aux cavaliers d’Allah au VIIe siècle. Elle les avait combattus jusqu’à la mort parce qu’elle était une Amazigh, une femme libre. En vous il y reste encore quelques bribes de judéité, c’est fort probable.

Un jour peut-être, les pierres d’Afrique du Nord parleront pour rétablir ces vérités historiques considérées comme faisant partie du temps de la mécréance et de l’ignorance que nos ancêtres ont rejeté en gros et en détail. Avec fracas ! Ce sont les aléas de leur synecdoque qu’on doit assumer, car c’est leur conviction. Et ils sont sortis de l’histoire à cause de leur atavisme légendaire. En tout cas, moi, j’assume ma part de cet héritage sans tergiversation.

Héroïnes et héros de la Résistance anti-coloniale

Et Lalla Fatma N’soumer, ça vous parle ? Eh bien ! Lalla Fatma fut une grande héroïne, une cheffe qui a combattu les envahisseurs français de la Kabylie avec brio. Elle fut un exemple de bravoure notamment à la bataille d’Ichériden, en 1857, dans les montagnes du Djurdjura, face au maréchal Randon. Elle fut une Sainte de la confrérie soufie Rahmaniyya, désignée cheffe de la Résistance face à la colonisation française par Tajmâat, une assemblée démocratique ancestrale berbère. Lalla Fatma fut capturée et emprisonnée jusqu’à sa mort. Elle était foncièrement pieuse et humaniste. Peut-être qu’en vous coule un peu de son sang ?

Soutien à la Famille Traoré

J’ai appris que vous faites partie du comité de soutien à la famille Traoré qui exige la vérité sur la mort de son fils Adama, survenue à la suite de son arrestation par les gendarmes.

C’est une noble cause que vous défendez en apparence…

Il n’y a rien à ajouter à ce combat pour que la vérité éclate au grand jour et que le mensonge soit démasqué. Débusqué ! Par votre acharnement à vouloir rétablir la vérité, la France toute entière a appris avec stupeur que les Traoré ne sont pas des gens simples (tendres, bisounours) sans aucun problème avec la société mais certains membres de cette fratrie, ô combien nombreuse, sont des délinquants notoirement connus dans leur ville. Je vous dis bravo pour le travail accompli et d’avoir ouvert les yeux des Français. Votre idéologie primaire vous conduit droit au mur, car elle n’est pas sincère, elle est revancharde et haineuse. Car il n’y a pas pire manipulation qu’un mensonge entretenu sciemment. Pour des questions politiques inavouées ! Vous êtes peut-être la nouvelle Angela Davis ou une nouvelle Kathellen Cleaver à la sauce française. Il est vrai que la notoriété fait monter la température des neurones…

Mais faire un parallèle entre le crime abject en direct de Georges Floyd et la mort d’Adama Traoré, c’est mettre l’huile sur le feu et c’est ramener l’histoire américaine sur le territoire français, et ça, ce n’est pas acceptable, c’est dangereusement ingérable et c’est vite aller en besogne… Ce n’est pas politiquement correct. On passe carrément à la désobéissance civile.

Au commencements était le racisme

Votre histoire vous interdit de convoquer le racisme anti-Noir.

Vous êtes mal placée pour le faire, à moins que vous ayez un agenda caché de la partition de la France. Pour éviter une telle situation, faites un effort intellectuel et vous allez découvrir que les Afro-Américains sont les descendants d’esclaves qui furent arrachés à leur terre africaine par la brutalité et l’appât du gain. Ils sont les victimes d’une longue tradition humaine qui veut que l’homme réduit son prochain à son service, au nom du matérialisme.

Et cette pratique est partagée du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Elle n’est pas réservée exclusivement aux Blancs.

Et nos ancêtres arabo-berbères ont amplement participé à cette traite des Noirs.

Alors, il ne faut pas faire la Sainte Nitouche, ni l’effarouchée !

Amalgames

Quant aux Africains qui sont sur le sol français, personne ne les a forcés à venir s’y installer. Cherchez ailleurs leur présence en France et surtout ne faites pas de raccourci pour créer des amalgames. Car un jour ou l’autre, l’histoire reviendra pour remettre les pendules à l’heure et mettre à nu vos culpabilisations stériles, d’un autre âge. Et sachez qu’à l’heure où j’écris ces mots, des millions d’Africains rêvent de venir en France, au péril de leur vie. L’hypocrisie a trop duré… Et se victimiser en permanence, c’est montrer son incapacité à construire un futur radieux. N’oubliez pas que chaque être humain a sa mémoire, ses douleurs et ses racines. Nul ne peut prétendre détenir le monopole des lamentations et de la victimisation. Et la vérité est multiple. Ce qui paraît aujourd’hui normal peut devenir demain anormal. Ainsi va la vie dans ce bas monde. Mais faites attention de ne pas confondre la France et les États-Unis. Car chacun des deux pays a sa propre histoire et surtout, de grâce, ne faites pas d’amalgame. La précipitation fait naître des rancœurs, des ressentis et surtout prépare la séparation… Spartacus, vous rappelle quelque chose ? Vous défendez la cause des Noirs et je serai de votre côté quoi qu’il m’en coûte.

Et si on pouvait remonter le fil de l’histoire jusqu’à découvrir que nos ancêtres communs furent de grands esclavagistes ?

Déclarer que la Police française massacre les Noirs et les Arabes en 2020 quand ils sortent travailler, c’est irresponsable et c’est préparer l’avènement d’une guerre civile en France. À la limite, c’est criminel. Et qui en supportera les conséquences ? Quand on perd la mémoire, on perd son libre arbitre et ses facultés de discernement. Bonjour les dégâts alors. Et en plus, vous faites une erreur historique car les Berbères de France ne sont pas des Arabes. À moins que vous ne soyez atteinte du syndrome du colonisé mental. À approfondir. En ces temps d’incertitudes, au lieu de chercher à diviser, la sagesse recommande de faire nation et de souder le pays.

Sachez que la fin de l’histoire n’est pas encore dite et surtout méditez ce proverbe de chez nous (des Berbères) :

"Le bâton que vous méprisez peut vous aveugler."

Le combat contre le racisme et l’esclavagisme doit devenir permanent en tout lieu, pour permettre de faire éclater la vérité historique. Car il est temps de déconstruire une certaine l’histoire qu’on distille au gré des humeurs des uns et des autres. Alors osons le faire ensemble devant l’Éternel et brisons l’omerta islamique.

Le Coran et l'esclavage

L’esclavage est bien inscrit en marbre dans le Coran et la Sunna.

Je vous supplie d’ouvrir le Coran et de lire attentivement les versets suivants :

"Sourate 2 verset 178, sourate 4 versets 3, 24, 36, 92, sourate 5 verset 89, sourate 16 versets 71, 75, sourate 23 versets 1, 5, 6, sourate 24 versets 33, 58, sourate 30, verset 28, sourate 33 versets 50, 52, 55, sourate 58 verset 3, sourate 70 versets 29, 30, sourate 90 versets 12, 13."

Ces versets démontrent que l’islam est esclavagiste depuis l’an 610. C’est acté. Et en plus, il est raciste envers les non musulmans. Et ça, on ne peut pas l’occulter indéfiniment. Le temps n’est-il pas venu pour mettre tout sur la table ? Nos ancêtres arabo-berbères ne faisaient-ils pas leur marché à Tombouctou (Mali) depuis le VIIe siècle jusqu’au début du XXe siècle ? Tombouctou n’était-elle pas la ville des marchés à esclaves ? Nier ce fait historique veut dire qu’on refuse d’assumer le passé de nos ancêtres arabo-berbères qui furent les précurseurs de la traite négrière, bien avant les Blancs. Ils faisaient des razzias hiver comme été en Afrique subsaharienne, pour s’approvisionner en esclaves. Je vous invite à vous plonger dans les manuels d’histoire pour vous rafraîchir la mémoire…

Esclavage aujourd'hui

Mais après réflexion, je vais continuer de fabuler, pour emmerder et narguer le monde du politiquement correct. De nos jours, dans beaucoup de pays musulmans, l’esclavage et le racisme envers les Noirs sont monnaie courante, à l’exemple de la Mauritanie et de la Libye. Et je ne citerai pas les autres pays par pudeur. Chacun reconnaîtra les siens. Le moment n’est-il pas venu pour que les Arabo-musulmans reconnaissent qu’ils ont été des esclavagistes ? D’autant plus que des livres racistes se vendent dans les souks de l’Islamie comme des petits pains, en toute légalité islamique.

Comprendre les mécanismes

Pour mieux analyser et comprendre les mécanismes de l’esclavage, pratiqué par les Arabo-Berbères envers les Subsahariens, lisez l’excellent ouvrage de Tidiane N’Diaye “le génocide voilé”. Et vous allez découvrir que nos ancêtres communs faisaient la castration systématique des esclaves pour qu’ils ne fassent pas souche. Alors vous et moi, faisons amende honorable et la repentance suivra… Car l’oubli de l’histoire, c’est la mort prématurée assurée mais qui peut revenir en boomerang tel un volcan qu’on croit éteint à jamais.

Et avant de terminer cet article, je vous invite à lire l’entretien accordé par Aïcha, une étudiante malienne à Alger, au magazine multimédia en ligne “Perspectives” du “Goethe Institut” et votre indignation à sens unique en prendra un coup, et votre masque de l’antiracisme primaire tombera.

Hamdane Ammar

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