Pierre Henry, président du think tank « France Fraternités », qui a donné, vendredi, ses premières impressions à l'Agence Anadolu (AA), après le discours du Président Macron, a estimé que ce "discours était nécessaire et attendu".
Un sujet complexe
Soulignant cependant la complexité du sujet évoqué : "Le sujet est complexe ; c'est un sujet difficile, ou un certain nombre de courants utilisent les failles de la République pour asseoir leur propre influence, il ne faut pas être naïf", a estimé Pierre Henry faisant état du "besoin d'un plan sécuritaire, mais aussi social et culturel".
Politique française du logement
Le Président de France Fraternités a notamment souligné le besoin de "revoir la politique française du logement". L'ancien directeur général de « France Terre d'asile » a estimé que les erreurs de plusieurs décennies de politiques erronées du logement, ne pouvaient pas être corrigées de façon immédiate, notant : "On ne transforme pas d'un coup ce qui été construit en 40 ans". Pierre Henry a estimé "que le projet de rassemblement voulu par le Président ne sera pas possible, sans des ambitions sociales et culturelles importantes" appelant l'État à ne pas "délaisser certains quartiers", et soulignant la menace que "d'autres alternatives viendront prendre la place de l'État" dans le cas de l'abandon de ces territoires par ce dernier - à d'autres acteurs-.
Insuffisances du projet de Loi
Le militant déplore également les insuffisances du projet de loi, tel qu'annoncé par le Président Macron vendredi, soulignant la nécessite de lutter contre tous les mouvements extrémistes sans aucune distinction : "Le Président Macron a choisi de mettre l'accent sur l'islamisme radical, cependant il ne faut pas oublier que les deux extrêmes se nourrissent l'un l'autre", note Pierre Henry avant de souligner la présence des mouvements "d'ultradroite partout en Europe". Le président de France Fraternités estime que "le séparatisme, c'est aussi le fait de l'ultradroite et nous en avons la preuve tous les jours", déclarant ne faire "aucune différence de hiérarchie" sur le fond entre les dangers des extrémismes religieux et des mouvements de l'ultradroite.
Islamisme radical et ultradroite
Le président de think tank affirme enfin que : " Le président Macron a de multiples raisons politiques, de n’évoquer pour l’instant que l’islamisme radical et, de ne pas sembler exprimer la même opiniâtreté, à l’égard de l'ultradroite qui fait pourtant des discours de fracture, « de séparatisme » qu'il faut tout autant combattre". Pierre Henry tient à rappeler que "99 % des Musulmans de France, n'ont aucun lien avec ce qui est décrit comme l'islamisme radical."