Après avoir subi les inondations du 31 mai 2016 qui ont gravement endommagé sa propriété et mis en danger la vie de ses proches, un habitant de Montigny-Lencoup fait face aux risques récurrents de débordements du ru de Sucy qui serpente le long de son habitation, à chaque nouvelle intempérie.
Audit et diagnostic
Ayant alerté les autorités de cette situation, Mairie, Syndicat Mixte d’aménagement des Bassins Versants Bassée - Auxence - Voulzie (SMBVA), services départementaux compétents, un audit a été effectué à la demande de la municipalité de Montigny-Lencoup, dans le courant de l’année 2016.
Pour sa part, le SMBVA, créé en 2018, a fait une étude de renaturation et hydraulique sur le bassin versant, en 2021.
En ce début d’année 2022, bientôt six années se seront écoulées. Hormis quelques réfections de joints sur un ouvrage d’art et le retrait d’embâcles, risquant d’obturer l’écoulement du ru et provoquer son débordement dans la propriété la plus proche, l’évolution de la situation semble rester au statu quo.
L’écoulement des eaux pluviales
Aux risques de débordements des eaux du ru mitoyen, s’ajoute également l’invasion des eaux pluviales. Celles-ci provenant des champs qui surplombent la propriété, à défaut de canalisation par un système de drainage (fossé en bordure de champs), s’acheminent le long de la route et s’évacuent en partie dans la première propriété qui la borde, toujours la même. Au manque de circuit de drainage s’ajoute une position de regards d’évacuation des eaux, improprement situés pour remplir efficacement leur fonction.
Ce qui ressort de l’étude de renaturation et hydraulique
Préambule
Le Montois a subi plusieurs épisodes d’inondations importants ces dernières années, comme par exemple en 2001, 2013, 2016 ou 2018 et notamment sur le ru de Sucy, au niveau de la commune de Montigny-Lencoup. Ces débordements du ru constituent donc un risque majeur pour les personnes et occasionnent des dégradations au niveau des habitations avoisinantes.
Historique de la maîtrise d’ouvrage du ru de Sucy (SMBVA)
Dans le cadre de l’application de la compétence GeMAPI, les syndicats de la Vallée de la Seine, de la Voulzie et de l’Auxence ont fusionné le 1er janvier 2018, pour former le SMBVA.
Ils se sont regroupés afin d’avoir une gestion cohérente à l’échelle des bassins versants. . .Au 1er janvier 2019, le SMBVA a ensuite pris la compétence défense contre les inondations sur les cours d’eau (hors Seine) de son périmètre d’intervention. . .
Le syndicat possède maintenant la compétence GeMAPI avec les 4 items obligatoires ( l’aménagement des bassins versants, l’entretien et l’aménagement des cours d’eau, canaux et plans d’eau ainsi que leur accès, la défense contre les inondations . . . , la protection et la restauration des sites . . .
Le ru de Sucy était un ru orphelin (sans maître d’ouvrage) jusqu’au 1er janvier 2019, ce qui explique le non entretien de la ripisylve et l’absence de programme de restauration des milieux aquatiques. Le nouveau syndicat SMBVA a donc dû embaucher un technicien rivière en juin 2019 et lancer une étude sur l’ensemble du bassin versant du cours d’eau.
Principaux problèmes constatés
Après les grandes inondations du printemps 2016, dans le village mais aussi au lieu-dit La Fontaine-Couverte, la commune de Montigny-Lencoup a commandé un audit du ru de Sucy (daté de janvier 2017) . . .
. . . Outre les différents embâcles dus aux défauts d’entretien, plusieurs « points noirs » ont été identifiés dans cet audit, parmi ceux-ci, celui qui concerne l’objet de cet article :
- Ponts de la Fontaine Couverte situés sur une voie communale (à l’aval de la propriété de Monieur Combe). Ouvrage de 14 m de longueur, sous dimensionné et en mauvais état.
- Deux autres ponts sont également cités, ainsi que plusieurs petits ponts communaux ou privés situés dans le village, mal entretenus ou sous dimensionnés.
- Sans en méconnaître l’importance, ceux-ci ne font cependant pas l’objet de l’article présent.
Réunions
Après plusieurs réunions de concertation entre les différentes autorités, commune, DDT (police de l’eau), Département (ART de Provins et SEPoMA), AFB, le 10 mai 2017, puis avec Olivier Lavenka, premier vice-président du CD77 et les acteurs précédents le 7 mars 2018, la dernière, en date du 26 février 2020, réunissant la commune, le Département (SEPoMA), le SMBVA et Franck Combe, le riverain concerné de La Fontaine Couverte, à son domicile,concluait en ces termes :
Les différents travaux « sans regret », exposés dans les précédentes réunions ne solutionnent pas le problème de Monsieur Combe qui a déjà réalisé l’entretien de la ripisylve, au droit de sa propriété.
Décision de réaliser une étude spécifique sur tout le bassin versant du ru de Sucy porté par le SMBVA.
Eléments du diagnostic établi à la suite de cette étude . . .
Le devenir des eaux pluviales collectées par les voies de communication (routes) sera étudié :
Ouvrages de franchissement hydraulique routiers, fossés et canalisations (nature de matériaux), dimensionnement, destination des eaux collectées, traitement spécifique, etc.
La localisation et les caractéristiques des tronçons pouvant engendrer des désordres quantitatifs seront reportées sur une carte et un tableau..
Les zones inondables de plus hautes eaux connues et les zones humides seront localisées.
Une synthèse du fonctionnement des réseaux des différents secteurs habités, relèvera et analysera les points de dysfonctionnement ou d’incohérence avec le bon écoulement attendu. . . au plan quantitatif de l’étude hydrologique et hydraulique :
Quantifier et qualifier le cours d’eau et les ruissellements traversant les zones rurales, périurbaines et urbaines. Evaluer les capacités hydrauliques du réseau pluvial. Estimer les hauteurs d’eau et largeurs des écoulements dans le cours d’eau et les talwegs.
Situer et évaluer les débordements.
La taille du bassin sera compatible avec l’application de formules simples de type rationnel, permettant une quantification des volumes ruisselés et des débits de pointe à l’exutoire des sous bassins, pour une pluie annuelle, biennale, quinquennale, décennale et trentenaire (retenir plutôt de travailler avec les relations pluies/débits et débits durée/fréquence) avec prise en compte des événements les plus pénalisants (orage d’été ou pluie hivernale) en fonction :
des phénomènes (inondation, coulées boueuses, érosion,etc.) ; des drainages agricoles ; du niveau de protection souhaitée ; des caractéristiques du bassin. . .
Propositions d’actions
Les préconisations pour résoudre les dysfonctionnements (débordements de cours d’eau en zones habitées, gestion des eaux pluviales actuelles et futures) s’attacheront à :
Favoriser l’emploi des techniques alternatives (ou aussi appelées d’hydraulique douce), de manière à limiter le ruissellement et favoriser au maximum l’infiltration à la parcelle des eaux de pluie (zones humides, haies, etc.).
L’emploi de ces techniques alternatives devra ainsi permettre une protection maximale contre les inondations et la pollution des milieux. Assurer la protection et la restauration de la qualité des eaux de surfaces et souterraines.
Créer ou restaurer des zones tampons ( restauration et sur inondation des zones humides existantes, création de noues et de zones d’expansion des crues). . .
. . . Amélorer la gestion des eaux au niveau de chaque sous bassin versant et sur les réseaux. . .
Objectifs attendus
A partir des éléments étudiés, des scénarios d’aménagement et des solutions techniques devront être proposées, pour apporter des améliorations significatives aux problèmes actuels.
Délais de réalisation
A titre indicatif, le maître d’ouvrage (SMBVA) prévoit les délais suivants :
Date prévisionnelle de démarrage de l’étude : 1er semestre 2021.
Réalisation de la mission : 6 mois après la réception de la lettre de commande.
Conclusion
Où en est l’étude après l’écoulement de ce premier semestre 2021 ?
Un lettre de commande a-t-elle été établie et si oui quand, si non, pourquoi ?
Un manque manifeste de transparence, laissant ces questions sans réponses sur le déroulement et le suivi de la ou des actions engagées, laisse Franck Combe et probablement d’autres habitants également concernés, dans une expectative génératrice d’angoisses à l’approche de chaque nouvelle intempérie.
Roger Denormandie, Maire de Montigny-Lencoup, exploite une erreur malencontreuse, prononcée par Franck Combe dans l'émission de Julien Courbet sur RTL. Il est évident que la vanne dont parle Roger Denormandie, n'a aucun impact sur les débordements du ru de Sucy au niveau l'habitation de ce riverain.
Franck Combe incrimine la vanne dont il fait mention à Julien Courbet, pour le fait qu'elle n'est d'aucune utilité pour faire face aux débordements du ru de Sucy, au niveau de sa propriété. Cette expression erronée et mal comprise est ensuite reprise par Roger Denormandie, pour justifier son action.