Fouilles archéologiques de Vimpelles - " CHAMP LE ROI " - 10 janvier 2018
Les fouilles archéologiques de Champ le Roi, entreprises sur la commune de Vimpelles fin 2017 juqu'aux premiers mois de l'année 2018 par la société Evéha, suivIes de celles du site pilote de la Bassée "Les Sécherons" en 2021, sont à présent consultables sur le site Internet de cette société, en voici un aperçu :
Fouilles de Vimpelles
Titre complet de la publication : Vimpelles (77), Champ le Roi
Auteur(s) : Laëtitia Noël
Date de publication : 2020
Résumé :
Le site de Vimpelles « Champ le Roi » se situe dans le sud de la Seine-et-Marne (77), en Bassée, sur une butte sableuse entourée de paléochenaux. Les vestiges mis au jour s'échelonnent du Néolithique au second âge du Fer. Pour les périodes les plus anciennes (Néolithique et âge du Bronze), les structures associées sont inexistantes ou seulement suspectées. L'occupation des lieux est donc essentiellement attestée par la présence du mobilier issu des paléochenaux. On notera cependant pour le Néolithique la présence de pieux en bois conservés CÉDRIC LÉTY montrant l'existence d'aménagements particuliers dès cette période. L'occupation du premier âge du Fer est également connue essentiellement au travers du mobilier. Si quelques structures peuvent être associées à cette période, la plupart ont été détruites par l'occupation postérieure. Le mobilier permet toutefois d'avancer qu'il devait s'agir d'une occupation au statut important. L'occupation laténienne est de loin la plus importante. Elle est matérialisée par un enclos trapézoïdal entouré par une quinzaine d'enclos de moindres dimensions. L'enclos principal a connu plusieurs phases d'aménagements avec agrandissement et partition de l'espace interne. Une entrée monumentale est visible au sud, tandis que plusieurs bâtiments sur poteaux ont été observés à l'intérieur et à l'extérieur. Les enclos périphériques présentent des architectures et assemblages mobiliers différents, dénotant des fonctions distinctes et la place essentielle de la consommation alimentaire. Si ces éléments attestent du rang élevé de l'occupation, ils permettent également d'entrevoir les multiples fonctions et activités qu'elle a pu abriter.
Mots-clés (sujet) :
Établissement rural, aristocratie, trous de poteau, bâtiments sur poteaux, enclos, artisanat, céramique, faune, amphore, pratiques rituelles, Bassée
Mots-clés (période) :
Néolithique, âge du Bronze, Premier âge du Fer, Second âge du Fer, Moyen Âge
Mots-clés (géographie) :
Île-de-France, Seine-et-Marne, Vimpelles
EGLIGNY
Les fouilles menées sur le site des Sécherons à Égligny ont été réalisées par le bureau d’études Éveha sous la responsabilité de Xavier Bernardeau. Elles interviennent dans le cadre du projet d’aménagement du site pilote de la Bassée par l’établissement public d’aménagement Seine Grands Lacs. Les investigations archéologiques ont permis de mettre au jour plusieurs occupations rurales datant du Néolithique, de l’âge du Bronze et du Moyen Âge. Cette opération concernait une emprise totale de 13 600 m², répartie en deux secteurs distincts (Fig. 1 et 2) et faisait suite à un diagnostic réalisé en 2019.
Les vestiges néolithiques (6000 – 2300 avant notre ère)
Dans le secteur nord, la phase de diagnostic avait mis en évidence une zone d’épandage de mobilier lithique et céramique en grande quantité. L’ouverture extensive de la zone a permis de confirmer la présence d’une mare ayant piégé du mobilier rattachable au groupe culturel de Noyen-sur-Seine (Néolithique moyen II). Parmi les découvertes, deux pointes de flèche en silex et une hache polie ont été trouvées dans un bon état de conservation (Fig. 3 et 4). Le curage intégral de ce niveau a permis de mettre au jour deux fosses antérieures (Fig. 5). Le prolongement de la mare, vers l’est et en dehors de l’emprise de fouille, suppose la présence d’une occupation possiblement plus importante dans ce secteur pour cette période chronologique.
Les vestiges de l’âge du Bronze (2200 – 800 avant notre ère)
La période protohistorique est présente dans les deux secteurs de fouille et se concentre sur la période de l’âge du Bronze.
Dans le secteur nord, on note un ensemble de trous de poteaux pouvant former soit un grand bâtiment de plan rectangulaire sur trois rangées de poteaux, possédant une emprise au sol de 28 m², soit un ensemble démontrant plusieurs états de petits bâtiments successifs (Fig. 6). Cette zone avait déjà été partiellement identifiée lors du diagnostic et une datation du début du Bronze final (14e – 12e siècles avant notre ère) avait alors pu être proposée. Celle-ci est bordée au nord-ouest par un fossé. Les analyses qui seront réalisées sur le mobilier archéologique retrouvé dans ce dernier permettront de déterminer une possible contemporanéité entre le fossé et le bâtiment.
Dans le secteur sud, l’occupation protohistorique se concentre essentiellement sur et en bordure d’un ancien chenal, localisé dans la zone est de l’emprise. L’indice d’occupation le plus ancien y a été découvert. Il s’agit d’une sépulture comprenant un individu et deux céramiques d’accompagnement (Fig. 7). La position fléchie des jambes renvoie à des pratiques funéraires connues dans ce secteur géographique pour la fin du Néolithique et le Bronze ancien (-2200 à -1600 avant notre ère).
Le reste de l’occupation comprend une série de fosses, dont deux de grandes dimensions, destinées initialement à l’extraction de sédiment. Ces fosses ont, par la suite, servi de dépotoir domestique (Fig. 8) et ont livré une grande quantité de mobilier céramique, faunique et macro-lithique principalement. Plusieurs puits ont également été trouvés sous ces fosses (Fig. 9). L’absence de structure de type bâtiment sur poteaux ou silo à grains suggère que les vestiges retrouvés lors de la fouille se situent en périphérie d’une unité d’habitation, probablement localisée à l’ouest de l’emprise.
Les vestiges de la période médiévale
La phase de diagnostic avait identifié deux fosses attribuables au Moyen Âge classique (11e siècle).
Le décapage extensif du secteur sud a permis de mettre au jour une occupation beaucoup plus importante. Elle comprend un ensemble de fosses, silos, puits et bâtiments sur poteaux (Fig. 10, 11 et 12). Si quelques structures sont localisées dans la partie nord de l’emprise, la majorité de l’occupation, notamment le secteur d’ensilage, se concentre dans la partie sud-ouest de la zone décapée, et se poursuit certainement au-delà. Ces vestiges témoignent d’une occupation agro-pastorale médiévale dans le secteur de la Bassée, où les découvertes de ce type restent relativement rares pour cette période.
La période contemporaine
Enfin, la période contemporaine est représentée par la présence d’une fosse rectangulaire qui contenait le squelette complet d’une vache (Fig. 13). Le bon état de conservation des os, en comparaison avec ceux retrouvés dans les structures protohistoriques et médiévales qui sont largement détériorés, laisse penser que cette structure est récente. Il pourrait s’agir d’une bête malade que le propriétaire n’a pas pu, ou souhaité, envoyer à l’équarrissage.
Les études du mobilier ainsi que des données récoltées se poursuivent actuellement et permettront d’affiner nos connaissances de ce site et de son occupation.